Le beurre salé, un luxe breton
La Bretagne est le pays par excellence du beurre salé. En 1343, le roi Philippe VI de Valois généralisa en effet dans presque tout le royaume une célèbre taxe sur le sel, la gabelle. Le prix du sel, produit alors stratégique pour la conservation des aliments, augmenta considérablement et les paysans, pour faire des économies, laissèrent tomber le beurre salé pour le beurre doux. Le rapport avec la Bretagne ? Comme d’autres « pays », elle fut exempte de la gabelle et le sel y resta donc une denrée bon marché ! La production de beurre salé s’y développa et les cuisinières prirent sans doute l’habitude, très vite, de le mélanger au caramel.
Un chocolatier visionnaire
En 1977, Henri Le Roux, chocolatier de Quiberon (Morbihan), fit de cette recette… un bonbon ! Il décida en effet d’inventer une confiserie simple et différente des produits habituellement commercialisés par ses concurrents : après trois mois d’essais, il mit au point un caramel au beurre demi-sel auquel il ajouta des noix, des noisettes et des amandes concassées, aboutissant à une texture unique. Grâce à ce bonbon, il devint célèbre dans le monde entier.
Une gourmandise polyvalente
Aujourd’hui, le caramel au beurre salé reste la star bretonne par excellence. Il se déguste sous forme de sauce, de carré mou, de bonbon dur, de sucette ou de pâte à tartiner (salidou). Il est préparé avec du sucre caramélisé, additionné de beurre salé et généralement de crème fraîche pour obtenir une texture bien lisse. Chaque fabricant a son secret pour proposer un produit unique. Préparé à la maison, il agrémente des sablés bretons bien entendu, mais aussi des pommes sautées, des coulants, des crêpes aux fruits, des fondants à la faisselle, un gratin de figues fraîches ou bien des îles flottantes. N’hésitez plus !
Crédit photos : A. Beauvais – A. Roche – S.Thommeret / Cercles Culinaires Cniel