Alors que la conférence Paris climat (COP 21) se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015, jamais la notion de développement durable n’a autant été d’actualité. Dans ce contexte, que signifie l’expression « agriculture durable » ? En quoi se différencie-t-elle de l’agriculture dite « raisonnée » ? Comment la filière laitière s’inscrit-elle dans ce courant engagé pour l’avenir ?
Une agriculture durable… comme son nom l’indique !
D’après le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, « l’agriculture durable se définit par une production agricole économiquement viable, socialement équitable, et qui ne nuit ni à l’environnement ni à la santé. » Pour résumer, il s’agit de produire sans compromettre l’avenir de l’humanité et de la planète, le tout en respectant les besoins et les limites des hommes comme de la nature. L’agriculture durable est donc tout simplement l’application à l’agriculture des principes du développement durable tel qu’il a été formulé en 1987 par le Rapport Brundtland : « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »
L’agriculture raisonnée, l’une des formes de l’agriculture durable
L’agriculture raisonnée est une démarche française qui, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations voire en l’améliorant ! , prend en compte la protection de l’environnement, la santé et le bien-être animal. Elle a notamment pour objectif de maîtriser l’utilisation de substances chimiques (engrais, produits de protection des plantes) dans le but de limiter leur impact sur l’environnement. Elle consiste aussi à économiser les ressources en eau et à pratiquer le tri des déchets. Il ne faut pas la confondre avec l’agriculture biologique, qui bénéficie d’un signe officiel d’identification : l’agriculture raisonnée autorise les produits de synthèse, mais en les « raisonnant ». Les agriculteurs ne traitent que s’il le faut, avec un matériel et des dosages adaptés.
Les produits laitiers, une filière naturellement durable
Avec un nombre moyen de 56 vaches par troupeau et une majorité d’exploitations familiales, les éleveurs vivent spontanément en harmonie avec la nature. Qu’ils soient en agriculture raisonnée ou qu’ils aient décidé de passer au bio, ils portent chaque jour en eux le souci de préserver l’avenir et de faire en sorte que leur activité soit durable. L’élevage laitier rend également de multiples services au territoire : entretien des paysages, biodiversité, fertilité des sols, maintien d’une activité économique dans les zones rurales et montagneuses… Enfin, la filière s’est engagée d’une manière collective pour réduire son empreinte carbone : non seulement l’élevage compense naturellement une partie de ses émissions de gaz à effet de serre, mais la démarche volontariste du plan « la ferme laitière bas carbone » a pour ambition de réduire les émissions par litre de lait de 20 % en 10 ans. Ce projet stimulant a été récompensé par la Fondation Nicolas Hulot lors du concours « My positive impact ». Une affaire à suivre !