Bertrand Olivier : « Le sport m’a sauvé »
Publié le 12.11.2019 , mis à jour le 27.10.2022
A 54 ans, il s’apprête à courir son 27ème marathon, et pas n’importe lequel. Véritable rêve de gosse, le marathon de New-York le 3 novembre prochain est la prochaine épreuve pour Bertrand Olivier, qui en a déjà vécu bien d’autres. Récit d’une belle histoire.
Milk and move :Depuis quand vous êtes-vous lancés dans la course à pied ?
Bertrand Olivier :Jusqu’à 20 ans je jouais au football, puis je suis parti faire mon service militaire. Par la suite, j’ai eu un passage à vide et je suis tombé dans l’alcoolisme. Ça a demandé beaucoup d’efforts d’en sortir. J’ai fait quatre cures en milieu hospitalier qui étaient suivies de rechutes, alors j’ai fait la cinquième chez moi. Un beau jour j’ai repris ma vie en main et j’ai arrêté la boisson. J’ai décidé de remplacer une addiction par une autre, meilleure. Le sport m’a sauvé, physiquement et psychologiquement.
Milk and Move :La course à pied de ce niveau, ça n’a pas dû se faire du jour au lendemain…
Bertrand Olivier :Non, j’avais laissé tomber toute activité sportive pendant quelques années. J’ai recommencé gentiment en nageant, car je travaillais dans une piscine. Puis la course à pied est venue assez vite, il me fallait quelque chose pour prendre une bouffée d’oxygène, donc je courrais jusqu’à la commune voisine à la mienne plusieurs fois par semaine. Psychologiquement ça m’a plu, et physiquement ça m’a fait du bien. Je me suis mis à courir comme ça.
Milk and move :Quand avez-vous participé à votre premier marathon ?
Bertrand Olivier :En 2012 à Nantes, et pour l’anecdote je courrais sans semelles depuis cinq ans à ce moment là. Au 23ème kilomètre, j’ai eu de grosses douleurs dans les genoux, et j’ai fini bon dernier. Je l’ai fini car je me suis dit que si je ne le finissais pas, je n’en ferai pas d’autres. Aujourd’hui, New-York sera mon 27ème marathon.
Milk and move :Avez-vous pris conscience sur ce marathon de l’importance du mental ?
Bertrand Olivier :Le mental est important, mais il faut aimer ça. Les longues distances, j’adore ça. J’ai pris le marathon par plaisir, pour manger des kilomètres. Il y a aussi plein de choses qui englobent ça, comme l’aspect alimentation, prendre soin de soi, tout simplement. Lors d’une course, on se met dans un autre état, dans un autre monde. Le meilleur moment du marathon, c’est la fin pour moi, puis une heure et demi ensuite, quand on s’en refait le film. On est bien, sur un petit nuage.
Milk and move :Est-ce que ce n’est pas une sorte d’ivresse ?
Bertrand Olivier :Oui, c’est ça, c’est l’ivresse. J’ai souvent versé des larmes de bonheur. C’est le bonheur de franchir la ligne d’arrivée, c’est une addiction. Sur le départ, il y a aussi beaucoup d’adrénaline. On ressent cette chose, ça nous prend aux tripes. Et il faut se connaître pour ne pas lâcher les chevaux trop vite ! On apprend à se connaître et à gérer son marathon. Aujourd’hui je ne performe plus autant qu’avant, mais l’envie est intacte.
Milk and move :Après quoi courrez-vous ?
Bertrand Olivier :Le plaisir que ça procure. Avant ça pouvait être pour les chronos, pour faire un temps. Aujourd’hui c’est pour le plaisir, le vécu que le marathon apporte. A New-York il devrait y avoir beaucoup de monde, je n’arrête pas de regarder des vidéos. Il y aura beaucoup d’adrénaline et il ne faudra pas se cramer dès le début.
Milk and move :Qu’est-ce que ça représente pour vous le marathon de New-York ?
Bertrand Olivier :C’est le summum, l’apothéose. Beaucoup de marathoniens rêvent de le faire, et depuis longtemps. Il représente toujours la même chose qu’il y a trois ans ou quarante ans.
Milk and move :Comment préparez-vous cette course ?
Bertrand Olivier :Je la prépare sur douze semaines. Je cours trois fois par semaine. Le dimanche pour la sortie longue, le jeudi sur du 3x1000m en 5 minutes, et le mardi une heure en petite allure, en footing. Côté alimentation, en préparation j’évite les viandes rouges et privilégie les viandes blanches, et les féculents : pâtes, riz, pommes de terre bouillies et des lentilles pour le fer. Pour le reste, je mange deux ou trois yaourts chaque soir, je consomme beaucoup de produits laitiers depuis que je suis tout jeune.
Milk and move :Combien de temps vous pensez encore courir ?
Bertrand Olivier :J’aurai bientôt 55 ans, je me sens bien et j’ai toujours des capacités musculaires, donc on verra, peut-être 70 ans (rires) ! J’espère le plus longtemps possible
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