Châtaignes et produits laitiers : la tradition a du bon !

Publié le 19.11.2012 , mis à jour le 05.08.2024

La châtaigne, très présente dans plusieurs campagnes françaises et européennes, est traditionnellement associée aux produits laitiers. Explications.

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. ©VolumeThings

Châtaignes + lait = une combinaison salutaire 

En France, le châtaigner est surnommé « arbre à pain » : son fruit, que l’on appelle châtaigne ou marron selon qu’il est constitué de plusieurs amandes ou d’une seule, a été de longue date un moyen de subsistance fondamental dans les régions montagneuses et pauvres en céréales (Massif central, Corse, massif des Maures en Provence, massif armoricain…). Sa mission : nourrir les hommes et éventuellement engraisser le bétail. En Ardèche, on dit même que la châtaigne a sauvé les habitants de la famine au XVIIe siècle. Ses qualités nutritionnelles sont en effet particulièrement intéressantes : riche en glucides, fibres, minéraux, oligo-éléments et vitamines, elle est très énergétique et rassasiante. Si l’on couple ces qualités avec celles du lait, notamment sa richesse en protéines, on comprend pourquoi les populations pauvres ont empiriquement associé les deux produits dans leurs recettes de tous les jours !

 

Petit tour de France gourmand

Aujourd’hui encore, à l’automne, certains terroirs célèbrent la châtaigne en souvenir des époques durant lesquelles celle-ci était indispensable à la survie. Les vieilles recettes qui reviennent au goût du jour en témoignent :

En Corse, où les châtaigners sont abondants comme en Italie du nord, une expression populaire ancienne suggère avec éloquence l’importance de la châtaigne : « Celui qui a de bons habits, une cave et un séchoir à châtaignes n’a pas peur de janvier ». De fait, jusqu’aux premières années du XXe siècle, une bonne récolte de châtaignes était synonyme de bien-être dans les régions castanéicoles. Les Corses les dégustent en partie bouillies ou rôties, mais, surtout, ils les font sécher pour les réduire en farine. Avec ce produit qui se conserve plusieurs mois, ils préparent des bouillies, des beignets, des tourtes ou des gâteaux. Le « brilluli », notamment, est une bouillie d’eau et de farine de châtaigne que l’on déguste chaude, dans un bol, avec du lait froid. Quant à la « pulenda », sorte de polenta compacte qui fait office de pain populaire, elle est coupée en tranches pour accompagner le fromage et la charcuterie. Avis aux gourmets sensibles aux labels de qualité : la farine de châtaigne corse bénéficie d’une AOP.

Dans les Cévennes et en Ardèche, où une demande d’AOP a également été déposée, la châtaigne est aussi un élément central de l’économie locale. On en fait des soupes, des bouillies, des confitures, des farces ou des liqueurs. La recette la plus célèbre reste la soupe de châtaignes au lait, que l’on appelle « bajanat » dans les Cévennes et « cousina » en Ardèche. Elle est préparée directement avec les fruits, et non avec la farine comme en Corse : les châtaignes sont mises à cuire longuement dans de l’eau salée. Au moment du repas, la soupe est arrosée de lait ou de crème. Pour un résultat encore plus crémeux, certains Cévenols font cuire les châtaignes directement dans du lait ou commencent la cuisson dans de l’eau avant d’ajouter le lait petit à petit.

En Bretagne, les châtaignes étaient très utilisées avant l’arrivée de la pomme de terre. On les appelle d’ailleurs souvent « patates ». La recette la plus traditionnelle consiste à cuire les châtaignes et à les arroser de lait ribot : un délice !

À découvrir également juste à côté de la France : dans le Valais suisse, la célèbre « brisolée » associe des châtaignes grillées avec des fromages d’alpages, des charcuteries et du vin blanc nouveau encore en fermentation. Une véritable fête qui anime chaque année le mois de novembre.

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