Conseils de dégustation autour du neufchâtel

Publié le 25.10.2013 , mis à jour le 28.10.2022

Quel pain et quelle boisson pour ce fromage crémeux et multiforme ?

Un fromage aux formes multiples !

Proche cousin du camembert bien que légèrement plus salé, le neufchâtel est fabriqué dans les contrées humides de Normandie, très exactement dans le Pays de Bray. Sa particularité : il se présente sous des formes et des poids variés ! Le décret de l’AOP autorise en effet six gabarits : bonde cylindrique, carré, briquette, double bonde, cœur et gros cœur, ces deux derniers restant les plus représentatifs du doyen des fromages normands. Une jolie légende raconte que, pendant la Guerre de Cent Ans, les les jeunes filles de Neufchâtel-en-Bray offraient aux soldats anglais des fromages en forme de cœur pour leur signifier leur amour. Toujours d’après les règles de l’AOP, le lait doit être issu de troupeaux comprenant une grande partie de vaches normandes et pâturant au moins six mois dans l’année. Avec un affinage qui va de dix jours à plusieurs mois, le goût du neufchâtel se renforce au fil au temps, tout en gardant, sous la croûte duveteuse, une pâte lisse à la saveur délicate mais soutenue.

 

Quel pain pour le neufchâtel ?

Avec sa texture souple, le neufchâtel appelle un pain un peu croquant pour un agréable contraste en bouche. La croûte de la baguette de tradition française, fine mais croustillante, s’avère parfaite – on se rapproche bien sûr d’un autre accord de légende : celui qui unit dans les esprits du monde entier le camembert et la baguette ! Pour une expérience plus audacieuse, pourquoi ne pas essayer de déguster le neufchâtel avec une baguette aux fines herbes ? Sa pointe herbacée arrondit en effet la la vivacité de la croûte du fromage, tout en rehaussant subtilement sa pâte. Autre accord classique : le pain brié. Originaire de la région normande, c’est une sorte de pain brioché à la croûte fine, à la mie dense et au bon goût de beurre. Il apporte moins de contraste que la baguette mais renforce la touche beurrée du fromage. Dans tous les cas, mieux vaut éviter les pains à la saveur puissante (complet, seigle…) qui écrasent les saveurs du fromage et lui donnent un goût légèrement métallique.

 

Avec quelle(s) boisson(s) ?

Pour les boissons, rien de tel qu’un cidre brut bien frais, de Haute-Normandie pour rester dans le terroir : l’effervescence du cidre et la saveur de la pomme se marient parfaitement, en effet, avec les pâtes molles à croûte fleurie, sans modifier leur goût ni se faire écraser par la force des fromages bien affinés. C’est véritablement l’accord parfait. Pour les inconditionnels du vin, mieux vaut se tourner vers des rouges fruités, non tanniques, notamment quand le neufchâtel est jeune. Plus originales, les associations avec le thé (par exemple un thé vert japonais torréfié bancha hojicha) et la bière (blonde légère ou ambrée en fonction du degré d’affinage) séduisent de plus en plus de gourmets. Enfin, un champagne brut, qui apporte de la fraîcheur au côté gras de la pâte, s’impose pour les moments d’exception !

 

Crédit photo :  N.CARNET / CNIEL. 

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