En ce 21 juin, qui fête à la fois la musique et le début de l’été, place aux chansons d’amour. Après le cinéma, la pub et la BD, le lait montre encore une fois son intimité avec la culture pop.
Charles Trenet : Débit de l’eau, débit de lait
On commence par un monument de la chanson française, Charles Trénet. Dans cette chanson au scénario de comédie romantique, écrite avec Francis Blanche, un « débit de l’eau » et un « débit de lait » se chamaillent jusqu’à finir par s’aimer. L’histoire est surtout un prétexte pour dérouler d’amusants jeux de mots et de jolies virelangues : « Ah qu’il est beau le débit de lait / Ah qu’il est laid le débit de l’eau / Débit de lait si beau débit de l’eau si laid / S’il est un débit beau c’est bien le beau débit de lait… » Un petit bijou de musicalité, de rythme et de charme, à (re)découvrir avec les enfants.
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=qhAeM0hVXFs
Marcel Amont : Maria et le pot au lait
Décidément, le lait inspire le sentiment amoureux. Dans cette chanson de 1965, Marcel Amont joue avec la célèbre fable de La Fontaine, « La Laitière et le pot au lait ». Dans la version originale, Perrette rêve de la manière dont elle pourra dépenser l’argent du lait qu’elle part vendre à la ville. Perdue dans ses pensées, elle trébuche et fait tomber le précieux liquide, apprenant à ses dépens qu’il ne faut pas prendre ses rêves pour des réalités. Chez Marcel Amont, point de morale ni d’impératif de tempérance : alors que Maria rêve, « reins cambrés la mine fière », le beau Pedro arrive et, « le fusil en bandoulière », lui fait une déclaration passionnée. Quand enfin il la serre dans ses bras, le pot au lait de Maria s’envole, « mais c’est un grand amour qu’elle vient de trouver ».
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=bXn_70rUfL8
Camille : Fontaine de lait
Cette fois, c’est la géniale Camille qui, dans une chanson onirique et poétique, scande l’amour charnel puis maternel en jouant avec les sons et les mots (« Et voilà que je fais une fontaine de lui, et voilà que je suis une fontaine de lait »). La chanteuse la présente ainsi : « Le texte traduit les fluides de l’amour, ceux évidemment du jaillissement du lait. C’est Shiva, la fontaine de l’amour, cet amour maternel qui tend vers l’amour inconditionnel. » Le très beau clip rend un hommage vibrant au lait comme matière. Attention, pépite.
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=RPOy8PXrXQs&feature=youtu.be
Herman’s Hermits : No milk today
« No milk today, my love has gone away » (pas de lait aujourd’hui, mon amour est parti) : hélas, ici, l’amour a disparu, et avec lui le temps du bonheur, de la plénitude et donc de la bouteille de lait. Nous sommes en 1967. À cette époque, en Angleterre, le livreur passe tous les matins pour déposer les bouteilles de lait frais sur le seuil des maisons et récupérer celles, vides, de la veille. Si les occupants de la maison n’en veulent pas, il leur suffit de laisser un mot : « No milk today ». Dans la chanson, l’amoureuse du chanteur est partie et sa vie est devenue tellement triste qu’il n’a même plus envie de boire de lait. Peut-être était-ce la boisson préférée de sa bien-aimée ?
En vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=AuGWNshGM64