Episode #12 : Les repas casse-tête
Publié le 27.01.2020 , mis à jour le 27.10.2022
Par On va pas en faire un fromage
Etre parent, un jeu d'enfant !?
On a tous connu la galère d’un repas où notre enfant refusait en bloc toute nourriture, même les recettes les plus gourmandes. Comment ne pas stresser ni culpabiliser lorsque notre progéniture trie dans l’assiette et picore ? Emilie et Roxanne nous partagent leurs témoignages.
L’avis de la diététicienne
“Allez, goûte au moins ! Encore une bouchée ! Tu n’as rien mangé ! Reste à table et tiens-toi bien ! Mange les légumes plutôt que du pain ! ». Ces phrases vous sont familières ? La galère des repas, la plupart des parents y sont confrontés, et ce ne sont pas Roxanne et Emilie qui vous diront le contraire ! Pas de panique, l’important est de désamorcer la lutte car tout finit la plupart du temps par rentrer dans l’ordre.
Roxanne Alias BabyChouFamily YoutubeuseMa fille a très bien mangé jusqu’à ses 2 ans. Depuis, elle mange de tout mais en très petites quantités. Elle préfère discuter pendant le repas !
Un stress pour les parents
Le moment de passer à table peut vite se transformer en cauchemar dans certaines familles. Quand les enfants passent par des phases de néophobie alimentaire, qu’ils refusent en bloc certaines catégories d’aliments, qu’ils ne parviennent pas à rester assis à table… qu’ils traînent pour finir leur assiette ou au contraire qu’ils voudraient se resservir trois fois… cela donne des repas, source de stress pour les parents comme pour les enfants. Et comme le souligne Emilie, ça finit par faire culpabiliser les parents de ne pas réussir à nourrir leur enfant. L’essentiel, c’est qu’en grandissant, les enfants puissent accepter de manger en dehors de la maison sans être anxieux ou trop difficiles. Avec les parents, c’est de telle façon, à la cantine, chez les grands-parents ou les copains, cela peut être autrement… et finalement ce sera peut-être aussi l’occasion de découvrir d’autres manières de faire et de vous étonner.
Il y a différents appétits chez les enfants
Pas de panique si votre enfant mange peu alors que le fils de la voisine dévore. Chaque enfant a son propre appétit. Le principal c’est que sa croissance soit régulière. Votre pédiatre contrôle sa courbe de poids et de taille et vous dira s’il y a de quoi s’inquiéter. Mais rassurez-vous, c’est rare que la situation perdure.
Si l’un de vos enfants a tendance à dévorer et faire honneur à tous les plats. Evitez de le tenter en cuisinant de trop grosses quantités et en remplissant systématiquement les placards et le frigo de stocks d’aliments auxquels il a du mal à résister. Rien ne lui est interdit sauf en dehors des 4 repas. Attention ! Quand un enfant se sent surveillé et frustré à table, il peut prendre l’habitude préjudiciable de grignoter en cachette. Donc, pas de régime : à vous de proposer une alimentation variée, en ne surestimant pas les portions. Un enfant de 4 ans ne devrait pas avoir la même assiette qu’un préadolescent !
Emilie Albertini journalisteJ’ai une enfant qui est très difficile et qui mange comme un oiseau.
Surtout ne pas forcer !
Cela laisse des traces, crée des blocages. Le cerveau a en effet cette capacité d’enregistrer le meilleur…comme le pire ! Les deux mamans se citent même en exemple avec le salami pour Roxanne et la soupe pour Emilie. Des années après, l’une comme l’autre ne peuvent pas manger ces aliments dont elles ont été dégoûtées petites. Pour éviter d’entrer en conflit avec l’enfant, l’idéal est de réussir à le laisser au plus tôt devenir autonome dans ses sensations alimentaires (appétit/faim/satiété) en le laissant « gérer » les quantités dans son assiette. Par exemple, ne lui servez pas une grosse quantité de brocolis si vous savez qu’il n’apprécie pas sous prétexte que “c’est bon pour lui”. Mettez-en juste un peu, pour la couleur ! Inutile de le forcer à finir son plat, apprenez-lui plutôt à se servir à nouveau s’il le souhaite.
De la même manière, bannissez le chantage affectif ! “Si tu finis ta soupe, tu auras un cadeau, un bon dessert / Goûte pour me faire plaisir…” Ces méthodes risquent de donner trop de pouvoir à votre enfant et de perturber la régulation physiologique de son comportement alimentaire.
Quelques conseils qui fonctionnent (en principe !)
Essayez tant que possible de manger en famille, même si ce n’est pas toujours facile en semaine… Quoiqu’il en soit, rendez-vous disponible, et même si vous ne mangez pas avec les enfants, installez-vous avec eux à table et plutôt que de répondre à vos sms ou aux appels, ouvrez la discussion. Ainsi ils réussiront mieux à tenir à table le temps du repas.
Pour introduire des nouveautés dans leurs assiettes, proposez un aliment rassurant et familier : le pain, la purée, un fruit connu dans la salade de fruit… cela lui évitera de ne rien manger et de se braquer si le plat ne lui plaît pas. Et faites-leur adopter la règle de base : goûter avant de dire “beurk” … puis aidez-les à trouver les mots pour expliquer ce qui ne leur plaît pas : « c’est la vinaigrette qui pique » plutôt que je n’aime pas la salade.
Quant aux repas de fête en famille ou les sorties au restaurant, ils représentent l’occasion idéale d’éprouver leur patience et de leur transmettre les manières de table. Enfin la meilleure façon de procéder, c’est encore de partager le plaisir de se régaler ensemble.
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