L’intolérance au lactose ne concerne, en France, que 5 à 10 % de la population. Mais même dans les cas avérés, il est tout à fait possible de continuer à déguster et cuisiner plusieurs produits laitiers, en particulier les yaourts et les fromages affinés.
La réalité de l’intolérance au lactose
Le lactose est un sucre naturellement présent dans le lait. Pour être digéré, il a besoin d’une enzyme, la lactase, produite par les cellules de l’intestin des mammifères après leur naissance. Habituellement, son activité diminue progressivement jusqu’à l’âge adulte, et, le plus souvent, on ne s’en aperçoit pas. Il arrive toutefois que la lactase ne soit plus produite en quantité suffisante pour que le lactose puisse être totalement absorbé et digéré, ce qui peut occasionner ballonnements, gaz, flatulences et parfois une perturbation du transit… mais ne les occasionne pas systématiquement. De plus, attention aux amalgames : tous les maux de ventre ne sont pas liés à une intolérance au lactose ! D’autres aliments peuvent être responsables de ces mêmes signes (certaines fibres contenues dans les végétaux, les boissons gazeuses…). On peut alors se faire diagnostiquer par un médecin grâce à un test à l’hydrogène. Dans plus de la moitié des cas, les gens qui pensent souffrir d’une intolérance au lactose (à tort) mettent en place une exclusion injustifiée des produits laitiers… et passent à côté d’une autre affection (colite, syndrome du colon irritable…) qui pourrait être traitée par le médecin.
Les solutions
Pour les personnes intolérantes au lactose, il serait alors dommage et inutile de se priver du plaisir et des bienfaits des produits laitiers.
- Adapter sa consommation de lait.
L’absence totale de production de lactase est très rare. Dans la grande majorité des cas, cette quantité se contente de diminuer, dans des proportions très variables selon les individus. En France, on estime que 80 % des personnes intolérantes au lactose digèrent sans difficulté jusqu’à 12 g de lactose par jour, soit l’équivalent d’un bol de lait. À chacun d’évaluer son seuil de tolérance ! Par ailleurs, le lait est mieux digéré s’il est consommé entier, aromatisé, en plus petite quantité ou incorporé dans des plats cuisinés (béchamel, gratin, purée, crêpes, flan, riz au lait…), ce qui vaut aussi pour le fromage blanc, les faisselles et autres produits laitiers frais hors yaourt.
- Manger des produits laitiers fermentés (fromages affinés, yaourts, laits fermentés).
Pour les personnes chez qui le lait ne passe vraiment pas, même en petite quantité, mieux vaut privilégier les produits laitiers fermentés, qui contournent le problème du lactose :
– Les yaourts et autres laits fermentés contiennent du lactose, mais renferment aussi l’enzyme qui favorise sa digestion : dans un pot de yaourt standard, on compte pas moins de 13 milliards de ferments lactiques possédant eux-mêmes la fameuse lactase. De quoi rassurer ceux qui veulent profiter des bienfaits du yaourt et de ses fameux probiotiques naturels.
– Les fromages affinés (comté, camembert, brie, bleu, munster…) ne contiennent presque plus de lactose, car celui-ci est éliminé pendant l’égouttage. La petite quantité de lactose restante est elle-même prédigérée pendant l’affinage par les bactéries. Une excellente nouvelle pour les amoureux de fromage !