Fabriquer du tissu avec du lait ? C’est possible avec un procédé écologique et naturel, qui donne un textile doux comme de la soie. Ce procédé, déjà ancien, est remis au goût du jour depuis les années 2000 et ouvre de nouvelles perspectives pour optimiser le lait de vache non consommé (périmé ou rejeté par les laiteries) et proposer des tissus biodégradables.
La fibre de lait, une innovation née dans l’entre-deux-guerres
L’histoire remonte aux années 30, lorsqu’un chimiste italien, Antonio Ferreti réussit à créer pour la première fois des fibres en caséine, la protéine du lait. Objectif : remplacer la laine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais le procédé impacte trop l’environnement, car il utilise alors de nombreux produits chimiques au moment de la transformation. De plus, le fil obtenu se révèle cassant et de mauvaise qualité. Il doit alors être mélangé à d’autres fibres comme le coton ou la laine, pour pouvoir être exploité. L’histoire tourne donc court après la guerre et la fibre de laittombe dans l’oubli… jusqu’à sa réapparition dans les années 2000.
Un procédé écologique à base de caséine, la protéine du lait
Le nouveau processus développé est entièrement naturel et beaucoup plus rapide.
On commence par isoler la caséine des autres composants du lait (eau, matières grasses et sucres), puis on ajoute un acide, comme du vinaigre, pour séparer les molécules de caséine de la matière liquide. Cette matière première est ensuite séchée jusqu’à obtenir une poudre blanche qui subit plusieurs transformations pour pouvoir être filée. Mélangée à de l’eau et à d’autres composants naturels, la préparation obtenue est enfin extrudée (mise en forme) pour obtenir des fils de différentes tailles.
Aujourd’hui, les fabricants annoncent produire une fibre écologique et économique, puisqu’elle ne nécessite que 2 litres d’eau par kilo de matière contre 10 000 litres pour le coton.