Dès les prémices du printemps, avec le retour du soleil, les vaches laitières recommencent à sortir tous les jours de l’étable pour pâturer l’herbe fraîche des beaux jours. On appelle ce moment la « mise à l’herbe ».
Un plaisir saisonnier
En France, une ferme laitière compte en moyenne 96 hectares et 60 vaches. La grande majorité d’entre elles pâturent à l’extérieur pendant plusieurs mois, mais ce n’est pas possible toute l’année : en hiver, quand il fait froid et que l’herbe ne pousse pas, les troupeaux sont nourris et abrités dans l’étable. Tout y est conçu pour assurer leur confort, comme nous l’expliquait récemment l’éleveur isérois Bruno Neyroud. C’est aux alentours du mois de mars, un peu plus tard dans les régions de montagne et avant dans les zones côtières, que les éleveurs mettent leurs vaches à l’herbe. Celles-ci trouvent ainsi le plaisir de manger l’herbe « nouvelle », un peu comme nous avec les légumes primeurs !
Un accompagnement indispensable
De la bonne herbe fraîche, des fleurs, du soleil… : pour les vaches et leurs éleveurs, la mise à l’herbe est un moment particulièrement joyeux. Bruno Neyroud nous racontait ainsi que « quand on met les vaches à l’herbe, le premier jour, elles sautent en l’air tant elles sont contentes. »
Néanmoins, c’est aussi pour les éleveurs une étape charnière exigeant un surplus de travail : vérification de l’état des parcelles et des clôtures, inventaire des points d’eau pour examiner leur qualité et leur accessibilité, soins des onglons et des sabots des vaches… Ils doivent aussi veiller à assurer une transition progressive entre la ration hivernale (foin, ensilage) et le menu printanier, afin de permettre à la flore intestinale de s’adapter en douceur au nouveau régime, comme l’explique Christine, éleveuse de vaches de race Montbéliarde dans le Massif Central :
Pour la petite histoire, la qualité des herbes fraîches pâturées par les vaches influence le goût des fromages au lait cru. Certaines AOP fromagères restreignent d’ailleurs la période autorisée de production. Le salers, par exemple, doit obligatoirement être fabriqué entre le 15 avril et le 15 novembre, uniquement avec du lait de vaches « mises à l’herbe » dans les prés !