Le lait ne sert pas uniquement à fabriquer des produits laitiers ! C’est dans une distillerie plus que centenaire, située dans le Gers, que Nicolas Sinoquet a inventé une vodka à base de lait.
De la Mongolie aux terroirs français
Au début des années 2010, inspiré par une boisson mongole, Nicolas Sinoquet se lance le défi de créer une vodka laitière. « En Mongolie, il existe une eau-de-vie traditionnelle, l’arkhi, fabriquée à base de lait de yak ou de jument et réservée aux occasions festives », raconte celui qui a repris, il y a quelques années, les rênes de la distillerie gersoise Gimet. « Je me suis dit qu’il serait intéressant de transposer l’idée dans le grand pays laitier qu’est la France. » Commencent alors plusieurs mois de tests dans les locaux de la distillerie, jusqu’à trouver, en 2015, la recette parfaite : du petit-lait fermenté puis triplement distillé dans l’alambic de la maison Gimet. La nouvelle vodka, baptisée Lactalium, reçoit un accueil très positif de la part des amateurs de spiritueux et trouve rapidement sa place sur la carte de plusieurs établissements prestigieux. D’une apparence limpide et non blanchâtre comme on pourrait l’imaginer ! , celle-ci se distingue par ses arômes lactés, d’amandes et de fleurs, avec une texture ronde et généreuse.
Une vodka dans les règles de l’art
D’après le règlement européen définissant les spiritueux (CE n° 110/2008), « la vodka est la boisson spiritueuse élaborée à partir d’alcool éthylique d’origine agricole, obtenu par fermentation par la levure 1. soit de pommes de terre et/ou de céréales, 2. soit d’autres matières premières agricoles » : que les sceptiques se rassurent, Lactalium est donc bel et bien une vodka ! La matière première provient des fermes du parc naturel des volcans d’Auvergne, dont la richesse floristique inspire à Nicolas Sinoquet l’expression de « lait fleuri ». Alors que le caillé est utilisé sur place pour fabriquer du cantal, le petit-lait est expédié vers la distillerie Gimet où il est fermenté pendant environ une semaine pour se transformer en bière de lait. Celle-ci est ensuite distillée trois fois dans un alambic charentais. « Pour 1 000 litres d’eau-de-vie, 12 000 litres de lait de vache et environ une semaine de distillation sont nécessaires, avec, entre chaque étape, un nettoyage complet de l’alambic », précise Nicolas Sinoquet. Un travail long et exigeant qui justifie le prix de la bouteille : 60 environ pour 70 cl.
Comment la déguster ?
La vodka Lactalium peut servir d’ingrédient de base pour élaborer des cocktails, y compris laitiers. Il est alors important de miser sur des mélanges simples et purs, respectant la typicité de cette vodka haut-de-gamme. Pour profiter pleinement de ses arômes, Nicolas Sinoquet conseille toutefois de la déguster telle quelle, seule ou en accompagnement de mets sélectionnés : « Il faut la réserver au frais, surtout pas au congélateur, la servir puis la laisser revenir tranquillement à température ambiante dans son verre. Elle accompagne alors merveilleusement des sushis à base d’algue nori, du saumon, du caviar et même du chocolat noir. Côté fromages, elle est parfaite avec un cantal, mais aussi avec des fromages très crémeux comme le chaource ou le brillat-savarin. » Un nouvel accord fromages-boisson particulièrement prometteur !
Renseignements et points de vente :
https://www.distilleriegimet.com/lactalium-vodka
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Crédit photo : C. Goussard.