Bonne nouvelle pour les (très) nombreux amateurs de fromage : le Cheese day, lancé en 2016, revient aujourd’hui pour une deuxième édition à l’hôtel InterContinental Paris. À cette occasion, la Milk Factory, laboratoire d’idées des produits laitiers, propose une masterclass « fromage, plaisir et santé » de 17 h à 18 h. Parmi les sujets abordés, le fameux « French paradox » qui agite les méninges des scientifiques depuis le début des années 1990.
Qu’est-ce que le « French paradox » ?
Cette expression anglo-saxonne, employée par les diététiciens-nutritionnistes, désigne l’apparente contradiction entre les traditions gastronomiques françaises et la relative bonne santé du cœur de la population : malgré la présence notable de graisses et acides gras saturés dans le régime traditionnel, ainsi qu’une consommation modérée de vin pendant les repas, la France présente un taux historiquement faible de maladies cardiovasculaires (celles-ci regroupent les maladies coronariennes, comme l’infarctus, et les accidents vasculaires cérébraux ou AVC). Ainsi, les Français mangent plus gras que les Américains et leur alimentation est plus riche en acides gras saturés, mais leur taux de mortalité cardiovasculaire est près de 3 fois plus faible !
Fromage et « French paradox »
Pour expliquer ce paradoxe, on évoque généralement la consommation modérée de vin, la régularité des repas et la variété de l’alimentation. Mais d’après certains chercheurs, le fromage jouerait lui aussi un rôle important. Plusieurs études ont mis en avant l’impact neutre, voire bénéfique de la consommation de fromage sur plusieurs facteurs de risque (hypercholestérolémie, hypertension, inflammation…) et plus globalement sur la survenue des maladies cardiovasculaires. Deux d’entre elles sont françaises : MONICA (MONItoring of trends and determinants of CArdiovascular diseases) et MONA LISA-NUT (MOnitoring NAtionaL du rISque Artériel). En particulier, l’étude MONICA montrait en 2015 que les mangeurs de fromage avaient une mortalité cardio-vasculaire moindre.
Les recommandations nutritionnelles évoluent avec les découvertes scientifiques
Ainsi, pendant longtemps, la plupart des recommandations officielles ont préconisé, en prévention, la diminution de la consommation d’aliments sources d’acides gras saturés, tels que les œufs, les viandes, la charcuterie ou les produits laitiers. Mais la science évolue et, depuis une dizaine d’années, les études contredisent ce dogme. En 2014, le magazine Time titrait : « Mangez du beurre. Les scientifiques ont désigné le gras comme l’ennemi ; pourquoi ils se sont trompés ». L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) elle-même a mandaté un groupe d’experts sur le sujet, aboutissant à cette conclusion : la consommation d’acides gras saturés n’augmente pas le risque de maladies cardiovasculaires, que ce soit par maladie coronarienne ou accident vasculaire cérébral.