D’abord, qu’est-ce qu’une pâte pressée ?
À la base de tout fromage, il y a la coagulation du lait que l’on appelle aussi « caillage » : sous l’action des présures et des ferments, l’eau se sépare des protéines (les caséines). On obtient alors le caillé, partie solide du lait, qui baigne dans le liquide nommé petit-lait (ou lactosérum).
Le caillé est ensuite déposé dans des moules où il adopte la forme du fromage désiré et où il est égoutté. L’égouttage se fait spontanément, mais l’homme a appris à accélérer et intensifier ce processus par le brassage, le découpage et, dans le cas des fromages à pâte pressée, le pressage.
Le terme « à pâte pressée » désigne ainsi les fromages dont le caillage et l’égouttage sont plus poussés que pour les autres fromages : le caillé est pressé au moment du moulage afin d’éliminer le maximum de petit-lait. Sur cette base, il existe deux catégories de fromages à pâte pressée.
Les plus nombreux : les fromages à pâte pressée non cuite
On peut les appeler « pâtes pressées » tout court. Cette catégorie regroupe un très grand nombre de fromages fermiers et industriels.
Le lait peut être légèrement chauffé après la traite, mais le caillé ne subit aucun chauffage supérieur ou égal à 50 °C. Il est pressé avant ou après le moulage et salé par immersion dans un bain de saumure ou par frottage. L’affinage des fromages ainsi obtenus se fait dans des caves humides et fraîches. Il peut durer de deux semaines à plus d’un an.
C’est un mode de fabrication rustique, très ancien en Auvergne et appliqué dans plusieurs pays européens.
Quelques célèbres représentants de pâtes pressées : cantal ou fourme de Cantal, laguiole, mimolette, morbier, reblochon, saint-nectaire, salers, cheddar…