Un contexte favorable
Avec 143 000 000 d’habitants en 2011, une superficie qui équivaut à 31 fois celle de la France et une croissance économique soutenue, la Russie représente pour les fromages français un marché à fort potentiel. Or, les Russes aiment le fromage, qu’ils consomment surtout au petit-déjeuner, au moment du dîner en guise d’entrée ou en produit de grignotage entre les repas. De plus, les fromages français bénéficient, comme l’a montré une enquête menée par le CNIEL, d’une image très positive auprès des consommateurs qui les associent au raffinement et au luxe à la française. Leur texture, considérée comme particulièrement crémeuse et douce, fait de plus en plus d’émules !
Une position à améliorer
Toutefois, ces fromages, dont les plus connus sont le roquefort, le camembert, le brie et le fromage de chèvre, ne sont pas partie de la consommation quotidienne. Ils sont plutôt réservés aux occasions spéciales et aux invitations, contrairement aux fromages fondus et aux pâtes pressées cuites d’entrée de gamme d’autres origines (Pays-Bas, Allemagne, Lituanie, Finlande…). Leur prix élevé reste en effet un frein à leur consommation, tout comme la difficulté pour les Russes à les associer à d’autres aliments de leur cuisine. Ainsi, hors Biélorussie, la France se classe septième en tant que fournisseur du marché russe des fromages, aussi bien en volume qu’en valeur.
Une campagne ciblée
Une campagne de communication a donc été récemment lancée en Russie. Les cibles : les catégories socioprofessionnelles aisées, urbaines et féminines, sensibles à l’image haut de gamme des fromages français et en capacité financière de les acheter. La campagne concerne non seulement les pâtes pressées cuites, comme le célèbre comté, mais aussi les autres produits emblématiques de la diversité fromagère française : pâtes molles, bleus, fromages frais, pâtes pressées non cuites. Contrairement à d’autres pays concurrents beaucoup plus spécialisés, la France exporte en effet une grande variété de fromages. À travers une campagne de presse, plusieurs émissions télévisées, un site web et des démonstrations culinaires dans une chaîne d’épiceries de luxe, il s’agit pour la France de faire connaître toute l’étendue de sa culture fromagère et de montrer aux consommateurs russes comment s’approprier ces produits en les intégrant dans la cuisine quotidienne. Un délicieux défi !