Un petit-déjeuner salé
En Chine, comme dans la plupart des pays asiatiques, le petit-déjeuner est un repas comme les autres. Il se compose, à ce titre, de mets traditionnels salés qui varient donc selon les régions et les familles. On peut toutefois retenir un certain nombre de classiques :
- La bouillie de riz (congee ou zhou), composée de riz longuement bouilli, servi crémeux dans un bol avec son liquide de cuisson,
- Les nouilles agrémentées d’ingrédients variés (légumes, viandes, crevettes…).
- Les brioches cuites à la vapeur (baozi), nature ou farcies de viandes ou de légumes.
- Les raviolis (hundun) farcis et cuits dans un bouillon.
- Les crêpes à l’œuf (dan bing), sortes de pancakes cuits sur une plaque chaude avec un œuf cassé dessus et une garniture au choix (oignon vert haché, herbes aromatiques, pickles, sauce…).
- Les œufs durs recuits dans de la sauce soja mélangée avec des feuilles de thé, ce qui leur donne une couleur étonnante pour les Occidentaux.
- Le longs beignets de pâte frite (you tiao) qui ressemblent un peu à des churros salés.
- Le tout est le plus souvent arrosé de thé noir.
Les produits laitiers, une place récente portée par des habitudes anciennes
De plus, les jeunes générations ajoutent couramment à ce petit-déjeuner… des yaourts et du lait de vache ! Avec les yaourts notamment, les chinois ont donc introduit un élément sucré aux traditionnels petits-déjeuners salés.
On considère souvent que les Asiatiques ne consomment pas de lait, mais la réalité est beaucoup plus nuancée. En effet, à partir de l’extrême fin des années 1970, l’ouverture économique sans précédent de la République Populaire de Chine a fait du pays une grande puissance industrielle. L’industrie laitière, restée jusqu’ici à un stade quasi artisanal, a connu un essor exceptionnel en même temps que se développaient considérablement la demande et la consommation de produits laitiers. Selon les statistiques chinoises, la moyenne annuelle de consommation de lait par habitant est aujourd’hui de plus de 25 kg alors qu’elle atteignait à peine 1 kg en 1975 !
Si l’évolution s’est faite d’une manière aussi rapide, c’est parce que contrairement aux idées reçues, le lait avait ses amateurs en Chine avant même l’ouverture des années 1980. La Chine du Nord possédait même une tradition laitière unique : à Pékin, des yaourts artisanaux aromatisés au miel sont depuis longtemps vendus quotidiennement dans les petites échoppes des ruelles des quartiers populaires. Comme l’écrit la spécialiste de la Chine Françoise Sabban, « la Chine n’était peut-être pas le territoire vierge que l’on a trop souvent imaginé en matière d’élevage, de pratiques, de connaissances du lait et de ses sous-produits » !
> Pour en savoir plus : Françoise Sabban, « L’essor de la consommation laitière aujourd’hui en Chine au regard de l’histoire », www.lemangeur-ocha.com, Dossier d’information complet du colloque Cultures des laits du monde, mis en ligne en avril 2010.
Crédit photos : P. BOURGAULT / CNIEL.