L’éloge de la simplicité
Anne-Lise, grand-mère de Fantin, Eloi et Léa
« J’ai eu mes filles jumelles à une époque où il semblait normal que toute l’organisation du quotidien repose sur les épaules des femmes. »
Quand mes filles sont devenues maman, j’ai été admirative de l’implication de mes gendres avec leurs bébés. Je trouve même que ces couples ont font trop, côté cuisine et alimentation. Ils veulent être parfaits ! Pas question pour eux de faire de la purée en flocons servie avec du jambon au retour du judo et du solfège. Les 5 fruits et légumes par jour, c’est leur refrain préféré ! Et ils s’y tiennent. Moi quand je suis en WE avec mes petits-enfants, et encore plus l’été, en vacances, quand je suis seule avec eux, je mets un point d’honneur à leur démontrer que si manger est vital et un plaisir, pas question de passer 3 heures par jour à cuisiner. A nous sandwichs, croque-monsieur, hot-dogs maison et légumes à la croque-au-sel. Et tant pis si c’est du pain de mie et pas du pain complet. Quand ils seront plus grands et qu’ils pourront aller seuls à la boulangerie ou au marché, on verra ! Je préfère privilégier d’autres activités avec eux que la logistique déjà prenante. C’est ce qu’ils retiendront de moi, les parties de ballon ou de cartes, les balades en vélo… tandis que pour moi, les souvenirs de ma grand-mère, c’est son tablier, sa cuisine, et mon grand-père ? Des heures passées à table sans avoir le droit de parler ni de quitter la table.
L’éducation avant tout
Catherine et Louis, grands-parents de Simon, Lou, Gaspard, Eléonore et Lucie
« On essaye de leur transmettre de bonnes habitudes, tant pour se tenir à table que pour manger de tout.»
Nos 3 enfants ont des activités professionnelles prenantes, nos aînés ont repris la ferme familiale et la dernière a crée son entreprise. Comme nous habitons tous à proximité des uns et des autres, notre maison est le point de repère. Nous avons 4 petits-enfants de 3 à 10 ans. Les uns sont là tous les jours de semaine, les autres viennent le mercredi ou quand ils sont malades, qu’il n’y a pas école… Finalement nous avons un rôle éducatif et une responsabilité vis-à-vis de leurs parents. Nous ne pouvons pas nous permettre de les rendre à leurs parents les devoirs bâclés. Les enfants ont besoin de cadre et de constance. Pour les repas, c’est donc pareil. On essaye de leur transmettre de bonnes habitudes, tant pour se tenir à table que pour manger de tout. Seulement on se rend compte que nous sommes moins stricts qu’avec nos enfants. Par exemple, dans le frigo, il y a les yaourts préférés de chacun, alors que moi, à mon époque, mes enfants n’avaient pas le choix. C’était nous qui décidions ! Ce qui nous amuse, c’est de voir les caprices qu’ils font à table avec leurs parents, alors qu’avec nous, ils mangent de tout.
Des préférences et des habitudes à gérer
Françoise et Bernard, grands-parents de Joséphine, Théo, Margot, Arthur, Emma et Clément
« Nous avons 3 fils, et donc 3 belles-filles. Chacune a sa vision des choses et nous nous efforçons de respecter leurs styles éducatifs.»
Pour les premiers nés, chaque couple avait ses exigences en matière d’alimentation. Entre celle qui a allaité 1 an, celle qui mesurait chaque légume et pomme de terre pour les premières purées et celle qui préfère les petits-pots. Au début, nous nous demandions comment nous ferions quand nous aurions nos petits-enfants à la maison… Les premières fois, nous appréhendions de les garder car chaque bébé nous était confié comme avec un « mode d’emploi » truffé de consignes. Bien sûr, c’est pratique pour savoir la quantité de lait à mettre dans le biberon mais quand même nous avons élevé 3 enfants! Mais j’ai à faire face aux habitudes et préférences des uns et des autres de mes petits-enfants : l’un n’aime que les compotes industrielles et pas les fruits frais, l’autre que les steaks hachés … Vous n’imaginez pas la complexité au quotidien. On croise les doigts pour qu’à l’adolescence, aucun d’entre eux ne deviennent végétarien, ou pire végétalien. Que ce soit difficile de manger du lapin ou des abats, ok. Mais pour nous, manger des légumes secs et des graines, c’est picorer, pas manger.