Le projet de recherche européen LeCHE a confirmé que les hommes du Néolithique transformaient déjà le lait en fromage, il y a plus de 7000 ans !
Des faisselles polonaises à la naissance de l’élevage au Proche-Orient
La plus ancienne preuve connue de fabrication de fromage a été découverte dans plusieurs sites de l’actuelle Pologne. Il s’agit de poteries percées de trous, datant du début du Néolithique (env. – 7500). Elles ont été analysées pour confirmer l’hypothèse selon laquelle il s’agissait de faisselles à fromage (les mêmes que les plastiques troués que l’on trouve dans les faisselles actuelles, mais en terre !). Le résultat a levé toute ambiguïté : elles étaient bien utilisées pour égoutter les caillots de lait. Le Néolithique ayant été « importé » dans les régions européennes depuis le Proche-Orient, les chercheurs considèrent que cette technique révolutionnaire était déjà connue par les premiers éleveurs. Le fromage serait donc encore plus ancien, comme l’explique Eric Birlouez, sociologue et historien de l’alimentation.
Le fromage entre tradition et modernité
Le fromage permettait en effet de prolonger la conservation du lait, aliment hautement nutritif et riche en protéines, tout en augmentant sa digestibilité. D’une manière générale, la domestication a permis de développer la consommation de produits laitiers : au lieu d’abattre le précieux bétail pour le manger rapidement, on pouvait constituer des stocks de mets nourrissants, facilement transportables et délicieux ! Bref, ce n’est certainement pas un hasard si Européens et Français aiment autant le fromage. Rien qu’en France, il en existe au moins 1200 variétés dont la diversité constitue un précieux patrimoine gastronomique et culturel. Cette profondeur historique n’empêche pas un véritable renouveau du fromage, dont la consommation en mode snacking ou même en dessert ne cesse de se développer. Tradition ou modernité ? Les deux, s’il vous plaît !