Race bovine qui a failli disparaître dans la deuxième moitié du XXe siècle, la Froment du Léon, originaire du nord de la Bretagne, produit un lait riche et gras à partir duquel on fabrique l’un des meilleurs beurres français.
Une race à petit effectif
Issue d’une vieille souche bretonne, la Froment du Léon fait partie des « races à petits effectifs » de l’Institut de l’Élevage (dites parfois « races menacées » ou « races locales »). Son berceau natal se situe dans les Côtes d’Armor, sur la zone littorale du nord de la Bretagne. On en comptait plus de 25 000 têtes au début des années 1950, mais, comme de nombreuses autres races régionales, la Froment du Léon vit ses effectifs chuter de façon drastique après la Deuxième guerre mondiale avec la politique de spécialisation des races. À la fin des années 1970, il ne restait qu’une quarantaine de spécimens. Un plan de sauvegarde fut alors lancé par les pouvoirs publics et quelques éleveurs passionnés. Aujourd’hui, on en compte environ 200, exclusivement en Bretagne.
Deux surnoms pour une seule vache
Race de taille moyenne, très longue et fine, avec une tête légèrement allongée et des cornes en forme de lyres et de croissants, la Froment du Léon se distingue par une robe couleur froment (d’où son nom !), avec parfois des tâches blanches. Ses membres sont fins et solides. Quant à son tempérament, il est éveillé mais familier, docile et affectueux. Jadis, dans les fermes, on appelait d’ailleurs la douce Froment de Léon « vache à Madame ». Son autre surnom provient de son allure raffinée : très prisée par la noblesse du nord de la Bretagne, la Froment du Léon a longtemps été nommée « race des châteaux ».
Un beurre d’exception
Sa particularité la plus remarquable provient de la qualité de son lait : très gras, riche en bêta-carotène (le même que celui que l’on trouve dans les carottes), il donne au beurre qui en est issu une couleur dorée caractéristique. On dit qu’il est « bouton d’or » ou même « pelure d’orange » au printemps. D’une saveur et d’une texture uniques, il est très recherché par les gourmets et par les grands chefs qui le considèrent comme l’un des meilleurs de France. Envie de le goûter ? Visitez les fermes, écumez les marchés locaux et… remerciez ceux qui ont sauvé la Froment du Léon !
> Contact : Benoît Allain, président du syndicat des éleveurs de la race Froment du Léon, Coat Arzur, 22 300 Ploubezre, gaec-du-wern@wanadoo.fr.
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Crédit photo : Laurent Avon / Institut de l’Élevage.