Premier marathon – Matthieu : « Il faut toujours se faire plaisir »
Publié le 01.11.2019 , mis à jour le 27.10.2022
Une première, c’est toujours quelque chose, surtout lorsqu’il s’agit d’un marathon. Afin d’y voir plus clair et d’adopter les bons réflexes, Milk and Move est revenu avec son coach Matthieu sur son premier marathon.
Milk and move :Comment a t-on l’idée de se dire qu’on se lance dans une course de cette envergure ?
Matthieu :C’est surtout un défi personnel, car ça amène une grosse rigueur sur la préparation en amont.
Milk and Move :Quelle préparation est nécessaire pour ce type de course ?
Matthieu :Mon premier marathon, je l’ai préparé en quelques mois car je n’avais pas fait cette distance là sur route, et je n’avais même pas fait de semi-marathon sur route. Je me suis fixé quatre mois de préparation en amont, en travaillant d’abord sur l’endurance, un point fondamental, puis un travail plus spécifique sur les allures etc… Le but reste quand même d’avoir une bonne base sur la préparation pour aller ensuite sur des choses plus précises et pour être le plus cohérent pour la course.
Matthieu Marathonien depuis 2015« s’il y a bien un moment où vous pouvez manger tout ce qui vous fait envie, c’est après un marathon »
Milk and move :Avant cette course, vous étiez un bon coureur ?
Matthieu :Je « courrotais » on va dire. Je n’avais pas de réelle ambition à faire un marathon, je disais même que je n’en ferais pas. C’est peut-être du fait qu’à force de faire de la course à pied, il y avait de la facilité qui s’installait. Aux entraînements, les distances commençaient à se rallonger et je me sentais bien.
Milk and move :A posteriori, cette préparation était bonne ?
Matthieu :Le facteur que je n’ai pas pris en compte, et que je prends en compte pour toutes mes courses aujourd’hui, c’est de prendre d’abord du plaisir, et ensuite on voit ce qui se passe. On a tendance sur son premier marathon à se mettre une grosse pression, quitte à ne pas vivre à côté pour être prêt à jouer la course le jour J.
Milk and move :Pouvez-vous me raconter ce premier marathon ?
Matthieu :C’était le marathon de Paris en 2015. Le plus dur, c’est de gérer l’attente avant la course, qui peut aller jusqu’à 40 minutes. Vous vous posez un milliard de questions, vous avez soif, vous avez froid, vous avez faim, mais vous vous dites que vous ne devez pas commencer à taper dans les réserves. Vu que c’est le premier marathon, vous avez tendance à appliquer à la lettre ce qu’on vous a dit.
L’euphorie dure 5 kilomètres, pas plus et il en reste 37. Une petite bataille par kilomètre commence : il y a du monde, des douleurs qu’on ne connaît pas apparaissent, des blessures même ; j’ai mal géré le fait que c’était du bitume. Entre les kilomètres 21 et 32, c’était assez dur mais pas insurmontable. Après le 32, c’est là que ça devient la bérézina. A cette distance, je me suis demandé pourquoi j’étais là, pourquoi je n’arrêtais pas maintenant. Tout ce qui était négatif est repassé dans ma tête.
Milk and move :C’est à partir de ce moment-là que c’est le plus dur sur cette course…
Matthieu :Oui, encore plus sur le marathon de Paris, car à partir du kilomètre 33, il y a beaucoup de faux plats. Si vous avez mal géré la consommation des gels que vous emmenez, ça devient compliqué. On prend ces gels pendant la course pour un apport d’énergie et de sels minéraux. Comme la perte hydrique est conséquente sur cette distance, le corps se décharge en sels minéraux ; pour éviter les crampes c’est là qu’il faut intervenir. Sur un marathon, tout au long de la course il faut éviter d’attendre d’avoir un coup de mou pour s’alimenter, et profiter des ravitaillements tous les 3-4 kilomètres. C’est encore plus vrai concernant l’hydratation. Il ne faut pas attendre de sentir qu’on baisse en capacité, parce qu’il sera déjà trop tard.
Milk and move :Justement, comment on s’alimente pendant une course ?
Matthieu :Peu importe la préparation, je suis toujours parti du principe que ce qu’il me fallait, c’était de la protéine pour nourrir le muscle. Après, qu’il y ait du gras ou non… Mon alimentation est restée la même de A à Z. Sur le premier marathon c’était différent, on se met une semaine avant à manger des pâtes, à prendre des boisson de l’effort.
Milk and move :Vous m’avez parlé tout à l’heure des gels alimentaires. Pouvez-vous m’en dire plus ?
Matthieu :On prend ces gels pendant la course pour un apport d’énergie et de sels minéraux. Comme la perte hydrique est conséquente sur cette distance, le corps se décharge en sels minéraux ; pour éviter les crampes c’est là qu’il faut intervenir. Sur un marathon, tout au long de la course il faut éviter d’attendre d’avoir un coup de mou pour s’alimenter, et profiter des ravitaillements tous les 3-4 kilomètres. C’est encore plus vrai concernant l’hydratation. Il ne faut pas attendre de sentir qu’on baisse en capacité, parce qu’il sera déjà trop tard.
Milk and move :On dit souvent que la fin d’un marathon, c’est très dur à vivre…
Matthieu :Ça dépend de la manière dont on termine. Si on termine au sprint comme c’est souvent le cas, on est vidé. Quand vous passez la ligne d’arrivée, le plus dur c’est de remettre tous les voyants au vert. Ça met quelques jours. On dit toujours qu’il faut attendre une semaine, avant de refaire ne serait-ce qu’un footing. Après un marathon, par rapport à la perte calorique effectuée, qui peut aller jusqu’à 2500 kcal, vous pouvez manger quasiment n’importe quoi. Ce qui compte c’est de réalimenter le corps. Il faut aussi éviter les bières avec alcool en fin de course, pour mieux récupérer. Mais s’il y a bien un moment où vous pouvez manger tout ce qui vous fait envie, c’est après un marathon.
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