Une façon de digérer
La vache fait partie de la famille des ruminants, des mammifères dotés d’un appareil digestif spécifique qui leur permet de faire remonter les végétaux ingérés… pour les remastiquer et les digérer ! La digestion s’opère ainsi en plusieurs étapes. La première consiste à brouter les aliments (jusqu’à 50 kg d’herbe par jour) et à les avaler. Ils cheminent alors dans les poches suivantes :
- La panse (ou rumen) : cette première poche a une capacité d’environ 200 litres. Quand elle est pleine, la vache s’allonge et rumine : l’herbe va et vient entre le rumen et la bouche, où la vache la mâche et la remâche en l’imprégnant de salive. Elle subit ainsi une première digestion grâce à une fermentation qui dégage une grande acidité, contrôlée par la sécrétion abondante de salive (150 litres par jour !). Elle produit également du gaz régulièrement évacué. La vache régurgite et avale l’herbe autant de fois que nécessaire pour bien la réduire en bouillie.
- Le bonnet (ou réticulum) : cette bouillie passe ensuite dans une sorte de tamis permettant de filtrer les particules trop grosses ou indésirables (petits cailloux, terre…). Celles-ci sont de nouveau régurgitées et éventuellement mastiquées (c’est donc une nouvelle rumination), tandis que les plus petites poursuivent leur chemin.
- Le feuillet : la bouillie d’herbe y subit alors un essorage.
- La caillette : cette quatrième poche correspond à l’estomac proprement dit des non-ruminants, car elle contient les sucs gastriques qui permettent de digérer l’herbe (il s’agit plus exactement de la présure, très abondante chez les veaux, qui fait cailler le lait !). Le parcours de l’herbe continue enfin vers l’intestin, comme chez les autres animaux.
Ce processus digestif dure environ trois jours. Un partage des tâches particulièrement efficace !
À quoi ça sert ?
La digestion de l’herbe n’est pas chose aisée. D’ailleurs, l’homme n’assimile pas toutes les substances nutritives présentes dans les végétaux, notamment la cellulose, qui désigne les fibres très solides des plantes et des arbres. En revanche, chez les ruminants, l’activité des bactéries présentes dans la panse permet d’ « attaquer » la cellulose grâce à une enzyme spéciale. L’herbe est donc transformée en protéines, glucides, lipides, vitamines… qui couvrent les besoins des vaches et leur permettent de produire du lait !
Crédit photo : P. DUREUIL / CNIEL.