Quelle alimentation pour les mamans après l’accouchement ? Les conseils d’une diététicienne

Catherine Bourron-Normand :

Avant tout, il est important de souligner que la période du post-partum est la continuité de la grossesse, les mamans doivent manger suffisamment en quantité et en qualité, donc le mode restriction/ régime est interdit ! Tous les aliments sont importants, il s’agit de continuer à manger de tout comme pendant la grossesse, sans écarter certains aliments, comme notamment les féculents ou les matières grasses (huiles, beurre…) qui ont toute leur place. Les produits laitiers seront proposés à chacun des repas, en misant sur leur variété : lait, laitages, fromages…

Si les parents sont végétariens, comme pendant la grossesse, il conviendra de vérifier que l’alimentation est bien gérée, c’est-à-dire que l’absence de viande et de poissons est bien compensée par la consommation d’autres sources alimentaires. Et la sage-femme ou le médecin surveillera les bilans sanguins pour éviter l’anémie.

Il est judicieux de rassurer les mamans : c’est normal que leur corps et leur poids soient différents d’avant la grossesse. Laissons le temps au temps. La priorité : être en forme pour bébé !

Le défi pour les parents est de réussir à trouver un rythme de vie avec leur bébé, voire leur (grande) famille, sans négliger leurs propres besoins. Boire, dormir, se nourrir…se faire plaisir sans culpabilité. L’objectif sera donc de tendre le plus possible vers un rythme de repas régulier calqué sur celui de la grossesse, donc un déjeuner, 2 repas principaux et un goûter. C’est la meilleure parade pour éviter les grignotages et les coups de pompe !

 

CBN :

Certains parents anticipent et s’organisent en gérant bien leurs stocks d’aliments faciles à conserver puis à cuisiner. D’autres vont même jusqu’à cuisiner et congeler à l’avance leurs plats préférés pour anticiper.

Quoiqu’il en soit, sans mettre la barre trop haute, je conseille aux parents de faire le point sur les plats qu’ils ont l’habitude de préparer vite, afin de se constituer des listes de courses, voire des menus qui leur simplifieront la gestion des repas. L’idée est de recourir occasionnellement seulement à la livraison de plats pour gérer le budget alimentaire et varier les apports.

Composer des goûters équilibrés est important. Au choix : une boisson (eau, thé, tisane, chocolat chaud…) accompagnée d’un produit laitier, d’un fruit et en option : 1 ou 2 noix, 2 carrés de chocolat ou du pain ou 1 ou 2 biscuits.

L’idéal est d’instaurer un rituel d’achat de produits frais, surtout pour les fruits et légumes car ces sorties au marché ou dans son quartier, permettent de sortir, avec ou sans bébé. En prime, cela oxygène, change les idées et peut stimuler pour cuisiner. Le congé des papas offre plus de possibilités, profitons-en !

 

CBN :

Allaiter est consommateur d’énergie, les mamans doivent donc manger plus, en écoutant tout simplement leur faim. C’est donc essentiel pour elles d’avoir des repas et des collations prévues. C’est ainsi qu’elles mangeront varié et sans « dérapage « incontrôlé ». La question de l’hydratation peut être un sujet pour les femmes qui d’habitude n’ont pas le réflexe de boire dans la journée.

Les mamans peuvent se sentir vulnérables, pourtant, côté immunité, elles ont retrouvé leurs défenses. Par conséquent, les restrictions alimentaires concernant la prévention du risque de listériose ou de toxoplasmose ne sont plus d’actualité. Il leur est donc possible de manger en toute liberté, ce qui a pu leur manquer durant 9 mois : fromages au lait cru, huîtres, tartares ou sushis, c’est comme elles préfèrent.

Quant aux boissons, l’alcool reste déconseillé. Il est préférable de limiter à 1 ou 2 prises maximum par jour la consommation de boissons excitantes (café, cola, maté…) qui passent dans le lait maternel.

 

CBN :

Selon la morphologie et la prise de poids durant la grossesse, il restera plus ou moins de kilos par rapport au poids de forme. Il faudra plus ou moins de temps pour retrouver le poids avant grossesse. La sagesse est de rappeler comme nos grand-mères « 9 mois pour faire un bébé, 9 mois pour le défaire ». Pas de précipitation. Et plutôt que de se focaliser sur les repas, et de se mettre au régime. C’est une bonne idée de limiter les tentations, par exemple en évitant les trop plein de sucreries, amuse-gueules et d’éviter les boissons sucrées à longueur de journée.

La fatigue peut inciter à « tenir » en mangeant plus que prévu. Il s’agit donc de trouver les moyens de faire des mini-siestes, voire de passer le relais pour que les mamans puissent se reposer et être plus sereines.

En parallèle, envisager une rééducation du périnée avec une sage-femme ou un kiné permettra aux femmes de ressentir leur corps en s’appropriant les exercices à pratiquer avant de se remettre à leur activité sportive préférée. Il est bien entendu conseillé de vivre activement lors des activités du quotidien, en saisissant toutes les occasions de sortir, avec ou sans bébé. Cela constituera des dépenses énergétiques qui comptent, mine de rien.