Un événement dédié aux fromages traditionnels et en voie de disparition
Pendant quatre jours, la petite ville de Bra, siège de Slow Food, a accueilli fromagers et affineurs venus d’une quinzaine de pays. Les producteurs des zones de montagne étaient particulièrement à l’honneur cette année pour raconter les spécificités de la fabrication de fromage dans les alpages, mais aussi faire découvrir au public le lien intime de cette activité avec les territoires d’altitude : biodiversité végétale des prairies, variété des races de vaches, transformation du lait immédiatement après la traite, transhumance vers les estives, maintien de techniques artisanales, préservation des paysages…
Les « Sentinelles » à l’honneur
Depuis de nombreuses années, le mouvement international Slow Food milite en effet pour « combiner le plaisir avec un profond sens de responsabilité à l’égard de l’environnement et du monde de la production agricole ». Dans la grande famille des fromages, le réseau défend à la fois le lait cru et les productions artisanales, deux caractéristiques que l’on retrouve fréquemment dans l’univers fromager français et notamment ses AOP – contrairement à d’autres pays où la législation est beaucoup plus contraignante.
En particulier, Slow Food a lancé en 1996 l’Arche du Goût, grand projet de sauvegarde et de mise en valeur des produits alimentaires non standardisés. Parmi les produits répertoriés, les « sentinelles » font l’objet d’une promotion particulière. On y retrouve par exemple les fromages d’Auvergne au lait de race Salers, les fromages d’estive des Pyrénées basques, le pélardon affiné ou encore la brousse du Rove.
Un fromager français primé
La manifestation a été ouverte le 18 septembre par la remise du prix Résistance Fromagère 2015, qui récompense les éleveurs et fromagers artisanaux se distinguant par leur passion, leur dévouement et leur engagement dans la recherche de la qualité, le tout dans le respect de la nature, de la tradition et du goût.
André Valadier, producteur historique de la tome de Laguiole, a été distingué parmi d’autres lauréats venus d’Italie, d’Espagne, de Belgique et du Brésil. Éleveur dans l’Aubrac, celui-ci a fait renaître, dans les années 1960, l’élevage de la race bovine Aubrac. C’est aussi le fondateur de la coopérative Jeune Montagne, déjà croisée sur ce site à propos de la tomme fraîche de l’Aubrac. On applaudit !